Tuesday, February 04, 2020

Justice




1979 village de Nabeh-El-Kattine, Ftouh Kesserwan : image de la misère engendrée par la guerre, et par les chefs de guerre devenus plus tard nos politiciens.

Mobilier de guerre acheté à la va-vite de la galerie « Abou Chabkeh »
Je ne suis pas dans la photo, c’est moi qui l’ai prise avec l’appareil de mon père.

De gauche à droite on y voit :

« Tante Marie », Marie Georges Féghali Rabbath, ma tante maternelle.

Clara Hatem, ma sœur

« Ammo Elias », Elie Georges Rabbath, Mari de ma tante et self made man dont le père a émigré d’Alep. Sa manufacture d’habits a été saccagée en 1975, il ne survivra que quelques années à cette photo.

Alain-Marie Rabbath, mon cousin

« Papa », Dr Salim Youssef Hatem, rongé par un cancer fulminant, il mourra quelques mois plus tard le 21 Avril 1980. Je garde un manuscrit de lui où il analyse et tente de comprendre le désordre qui l’envahit. Paix à ton âme et merci de ce que tu m’as légué.

« Maman », Magguy Georges Féghali Hatem. Elle survivra 38 ans à son mari et verra son petit-fils Christophe. Ses derniers mots sur son lit d’agonie seront « en avant marche ». Paix à ton âme et merci de ce que tu m’as légué.

Samir Hatem, mon frère.

Cette photo est celle de beaucoup de libanais dont la vie calme et sereine a été ravagée par la guerre qui a marqué à jamais sa trace dans leurs vies.

En ce 4 février 2020 : Il est quatre heures du matin

Je me réveille en pensant au désordre actuel de mon pays. Je pense à cette photo et à l’injustice que subissent les libanais de génération en génération et en cette heure de l’aube où les anges révèlent, une clameur emplit ma tête : JUSTICE.

Non, Point de Miséricorde,
Mais Justice.

Non, Point de Pardon larmoyant et faiblard
Mais Justice

Non, point de Quartier pour les méchants
Mais Justice

Justice, Justice, Justice

Notre Père qui es aux cieux, descends
Je t’invoque comme t’invoquait l’auteur des Psaumes :

« Traite-les d'après leurs actes et selon leurs méfaits ; traite-les d'après leurs œuvres, rends-leur ce qu'ils méritent.

Ils n'ont compris ni l'action du Seigneur ni l'œuvre de ses mains ; que Dieu les renverse et jamais ne les relève ! »